1977 à 1979 La tentative de fusion entre la LNH et l'AMH, à l'été 1977, est un échec. L'AMH débute la saison 1977-78 en mauvaise posture avec seulement huit clubs... En cinq ans, les équipes de l'AMH ont déménagé ou fermé boutique à plus de vingt occasions! Exemple frappant: la concession de Denver n'a pu compléter sa première saison, même après son transfert à Ottawa... C'est dans ce climat fort déprimant que les Nordiques doivent évoluer. Malgré des joueurs de qualité, le club ne parviendra plus à se rendre à la finale. Après un second essai (les Canadiens de Montréal et quatre autres clubs de la LNH ayant voté une première fois contre l'expansion), quatre clubs de l'AMH sont admis dans la LNH: les Oilers d'Edmonton, Les Jets de Winnipeg, Les Whalers de Hartford et les Nordiques de Québec. L'AMH n'est plus... Mais le hockey de la LNH est de retour à Québec (les Bulldogs de Québec ont remporté la coupe Stanley en 1911-12 et 1912-13)! 1979 à 1981 Les voici dans la grande ligue. Marcel Aubut réalise un grand rêve et nous amène la LNH à Québec ! On ne donne pas cher de la peau des Nordiques pour cette première saison dans la puissante LNH. C'est cette année la que Michel Goulet fut repêché par les Nordiques. A mi-chemin du calendrier, la troupe de Jacques Demers tient bon avec une moyenne fort respectable de .500... Mais tout s'écroule par la suite et les Nordiques ne participent pas aux séries éliminatoires. On repart à zéro en 1980-81 avec de nouvelles recrues, y compris Dale Hunter et les frères Anton et Peter Stastny, qui fuient l'Europe en vitesse dans des circonstances dignes des meilleurs films de James Bond! Malgré l'arrivée de ces joueurs et de Michel Bergeron derrière le banc, le club risque à nouveau de rater les séries éliminatoires... Pire encore, le gardien Michel Dion quitte la patinoire en plein milieu d'un match contre les Bruins de Boston! Pour le remplacer, Québec obtient Daniel Bouchard dans un échange avec Calgary. Bouchard est fantastique devant le filet des Nordiques; ces derniers ne perdent que six de leurs 30 dernières parties, ce qui leur vaut un affrontement en première ronde contre les Flyers de Philadelphie (et une honorable élimination en cinq parties). 1981 à 1983 Du nouveau pour 1981-82: dorénavant, les Nordiques affronteront à huit reprises les Canadiens, les Bruins, les Sabres et les Whalers. De plus, ces clubs se rencontreront dans les deux premières rondes éliminatoires! Avec ces modifications, la division Adams offre de nombreuses rivalités intéressantes, y compris la fameuse "Bataille du Québec" entre Montréal et Québec... Lutte sans merci entre les deux clubs, en particulier au printemps de 1982 alors que Canadiens et Nordiques s'affrontent en première ronde! Duel chaudement disputé, que les Fleurdelysés remportent au cinquième et dernier match avec un but de Dale Hunter au début de la période de prolongation. Comme si ce n'était pas assez, les jeunes Nordiques se permettent d'éliminer les Bruins de Boston en sept matches! Hélas, les Islanders de New York sont invincibles et Québec doit s'incliner en demi-finale. Toute une performance, qui ne se répétera pas en 1982-83 (défaite en première ronde contre Boston). 1983 à 1987 Les meilleures années du club. En 1983-84, deuxième série Canadiens-Nordiques: cette fois, Montréal l'emporte mais dans la controverse (la mélée générale du Vendredi Saint). Ce n'est pas fini! En 1984-85, après avoir éliminé les Sabres de Buffalo, les Fleurdelysés affrontent à nouveau les Glorieux. Et comme en 1982, les Nordiquesl'emportent au dernier match, au Forum, en prolongation (but mémorable de Peter Stastny)! Maintenant, les partisans des Nordiques peuvent rêver à la coupe Stanley... La demi-finale contre les Flyers de Philadelphie est passionnante, mais Québec perd la bataille. En 1985-86, les Nordiques remportent le championnat de la division Adams mais se font surprendre en première ronde par les Whalers de Hartford! Les rôles sont inversés l'année suivante, les Nordiques éliminant les Whalers avec peut-être le plus beau but de l'histoire du club (Peter Stastny,avec un seul gant et un joueur des Whalers sur le dos!). Et pour la quatrième fois en six ans, on a droit à une série Canadiens-Nordiques! Montréal l'emporte en sept parties, encore une fois dans la controverse (but refusé à Alain Côté par Kerry Fraser (fraisier pourri)... 1987 à 1992 La traversée du désert... Les Nordiques paient très cher pour leurs mauvais choix de repêchage des années '80, et les vedettes (Peter Stastny, Michel Goulet) ralentissent à vue d'oeil. Sans parler de quelques échanges affreux (vous vous souvenez de Greg Millen?)... 69 points en 1987-88, 61 en 1988-89, 31 en 1989-90, 46 en 1990-91 et 52 en 1991-92: ce n'était pas beau à voir! De nombreux instructeurs sont embauchés puis remplacés (Michel Bergeron, André Savard, Ron Lapointe, Jean Perron, Michel Bergeron (une seconde fois) et Dave Chambers), mais rien n'y fait et Québec rate les séries cinq saisons d'affilée. Grâce à un marketing brillant, les amateurs continuent d'appuyer les Nordiques (une moyenne de 15 080 spectateurs par match en 1989-90, malgré un club abominable)... En jouant si mal, les Nordiques obtiennent le premier choix au repêchage à trois reprises (Mats Sundin en 1989, Owen Nolan en 1990 et Eric Lindros en 1991)! Mais les Nordiques ne sont pas assez bons pour Monsieur Lindros... Pendant ce temps, le club est vendu en 1988 à un groupe d'entreprises de Québec. L'équipe semble donc installé à Québec pour de bon. Marcel Aubut déclare : "Il faudra me tuer pour que l'équipe parte d'ici. Pendant ce temps, les jeunes commencent à prendre de l'expérience et l'équipe s'améliore de plus en plus. La fin du calvaire approche. 1992 à 1995 Après une superbe performance en 1992-93 (104 points, mais une défaite en première ronde contre Patrick Roy et les Canadiens), les Nordiques s'écroulent à nouveau en 1993-94 (76 points et la 5e place de leur division) malgré la présence des Sakic, Sundin et Nolan. Pierre Lacroix devient le nouveau directeur-gérant et donne le poste d'instructeur-chef à Marc Crawford. Dans une saison 1994-95 écourtée par la grève des joueurs, les Nordiques terminent au premier rang de leur division (pour la deuxième et dernière fois de leur histoire dans la LNH). Hélas, ils sont éliminés par les Rangers en six matches... Et quelques jours plus tard, le 25 mai 1995, le club est vendu a COMSAT Enterprises qui décide de déménager la concession à Denver au Colorado. Comme si ce n'était pas assez, l'Avalanche du Colorado remporte la coupe Stanley en 1995-96 (avec l'aide de Patrick Roy et de Claude Lemieux)! Frustrant... Conclusion: Assez incroyable tout de même l'histoire des Nordiques! En si peu d'années, on peut dire qu'il s'en est passé des choses à Québec. Le problème, c'est qu'il ne s'agissait pas souvent de moments très réjouissants... Avec tous les joueurs talentueux qui sont passés par Québec, il est vraiment dommage que les Nordiques n'aient pas gagné la coupe Stanley. C'était peut-être impossible? En effet, de nombreux joueurs n'aimaient pas cette ville presque entièrement francophone. De plus, la LNH n'a jamais eu beaucoup d'estime pour ce club sans le sou évoluant dans un petit marché... Avec ces sérieux handicaps, les Fleurdelysés devaient faire des miracles pour espérer réussir. Ils n'ont jamais eu la chance d'affronter des clubs moyens en séries, devant s'incliner en demi-finale contre des équipes puissantes comme les Islanders en 1982 et les Flyers en 1985. Bref, la chance (et les arbitres!) n'ont jamais été du côté des Nordiques... Et dans une LNH maintenant pourrie par l'argent et qui préfère le sable de Miami à la neige de Winnipeg et de Québec, la belle aventure des Nordiques ne pouvait que mal se terminer. La possibilité d'un retour comme les Sénateurs d'Ottawa semble impossible pour le moment, mais il y a déjà des démarches par des hommes d'affaires importants de Québec pour ramener nos Nordiques. Bien sûr, il faut attendre qu'il y ai un crash important dans la Ligue Nationale pour que la flambée des salaires s'arrête. Le contrat des joueurs se termine en 2004, d'ici là, il nous reste les Remparts de Québec de la LHJMQ qui nous offrent du très bon hockey junior. (Texte de M. Benoit Clairoux)
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